Les générations aujourd'hui aux commandes ont été conditionnées (notamment à travers l'omniprésente publicité) à ressentir la terre et la nature comme « sales », la biodiversité comme « nuisible » et les produits nettoyants ou les pesticides comme propres et bienfaisants. Consciemment ou non, ces générations opposent l'Homme à la nature (alors qu'il en fait partie et en dépend), l'environnement à la civilisation (alors que la seconde s'effondre si elle abuse du premier) et l'écologie à l'économie (alors qu'"éco" signifie « habitat » : "écologie" = « connaissance de l'habitat » et "économie" = « gestion de l'habitat » - or peut-on bien gérer son habitat si on ne le connaît pas bien ?).

Les éducateurs et enseignants ont, pour leur part, été conditionnés, parfois au prix de leurs vies (cas de Samuel Paty) à éviter tout sujet potentiellement polémique par peur d'entrer dans un débat politique ou religieux : les questions touchant à la nature, à ses origines, à nos origines et à nos réalités biologiques en font désormais partie. Ces oppositions entre savoir et croyances sont de simples préjugés, car dans le réel, chaque organisme (y compris le corps humain), chaque territoire et la planète entière ne font qu'UN.

Pour notre part, nous les médiateurs scientifiques, savons et disons que la nature est certes une « mère » pour ses « enfants », mais une « mère » qui ne fait pas de sentiment. Qui en connaît les lois et sait les tourner à son avantage en sera récompensé, qui les ignore en sera sanctionné, et sans pitié.

Qu’on l’idéalise ou qu’on l’utilise, qu’on l’épargne ou qu’on la pille, qu’on la connaisse ou qu’on l’ignore, qu’on sache l’apprivoiser ou qu’on la craigne, qu’on la respecte ou qu’on la macule de déchets, la nature (et la mer qui en fait partie) s’impose à tous sans distinction, humbles ou puissants, écologistes ou nationalistes, libéraux ou sociaux, croyants ou incroyants, hommes et femmes, adultes d’aujourd’hui et générations futures.

La nature commence dans notre intimité : c’est notre propre organisme qui a besoin d’air, d’eau, de nutriments sains.

La nature est notre banque de ressources. Nous vivons tous à crédit aujourd’hui, et depuis deux siècles déjà. L’ardoise s’alourdit. Plus dure sera l’échéance. De sourdes menaces naturelles planent déjà sur nos querelles.

La nature reste pourtant très riche et très belle. Un véritable patrimoine. Nos racines. Peut-être notre salut, si nous savons nous y prendre pour une gestion responsable. Il n’y a pas d’économie durable sans gestion responsable : tout entrepreneur, tout producteur, tout chef de famille le sait, et s'il l'ignore, il le paye.

Les scientifiques, les techniciens et les médiateurs scientifiques sont à l’environnement, aux territoires, ce que les médecins sont à nos organismes. Il y a des généralistes (naturalistes, géographes, historiens) et des spécialistes (géologues, biologistes, océanographes, ingénieurs, chercheurs, professionnels). Les deux sont nécessaires, les premiers pour la vue d'ensemble, les seconds pour l'expertise poussée.

La médecine est désarmée sans hygiène, et l’hygiène s’apprend dès la maternelle. Nous aussi, nous pouvons travailler avec tous les publics, depuis les crèches (approche sensorielle et émotionnelle) jusqu’aux professionnels des différentes branches (formations ciblées en durabilité des pratiques et en compensation environnementale) en passant par les scolaires des différents niveaux, avec, à chaque échelon, des outils et des approches adaptés.

D'où notre approche géonomique, indispensable pour relier les disciplines, comprendre la géodiversité, la biodiversité, et faire évoluer la diversité humaine (culturelle, institutionnelle, économique, sociale, citoyenne) : il ne s'agit pas des concepts abstraits mais de réalités de terrain, qui n'existent pas les unes hors des autres.

 

Vous trouverez ci-dessous des schémas, des récits d'expériences et des argumentaires dont vous pouvez vous servir librement dans vos propres formations et recherches de partenariats et de financements.

Les 4 piliers du Développement durable

(oui, quatre... schéma libre de droits, merci Dominique Raulin ) :

piliers

Pédagogie :

Son succès repose sur ces bases :

* des activités de terrain où découvrir et protéger ont parts égales ;
* une rigueur scientifique faisant appel à une démarche d’investigation interactive et à des personnes ressources de confiance (scientifiques, conservateurs, biologistes…) ;
* une approche globale, interactive, ludique et humoristique faisant appel à des animateurs généralistes capables d’embrasser les relations entre nature, géographie, histoire, patrimoine, usages, légendes, cultures, sciences et arts ;
* des outils pédagogiques à la portée de tous (nos propres mallettes thématiques, expos, mallettes, jeux, kits d’observation, diaporamas, livres ou documentaires) ...

Tout ceci permet de faciliter l'appropriation par le public (scolaire ou non) d'une démarche d'investigation scientifique (le travail de tout chercheur de réalités) et de responsabilité citoyenne (ouverte à tout citoyen, en démocratie).

La découverte est suivie par l'observation, la description, d'éventuelles mesures et confrontations avec des personnes-ressources, l'enrichissement du vocabulaire, la formulation d'hypothèses et leur vérification, la production d'un récit ou reportage, la réflexion collective sur d'éventuelles attitudes ou décisions à prendre, et la mise en place d'éventuelles actions : c'est notre principal "domaine d'expertise". La démarche d'investigation scientifique et culturelle, c¹est tout faire pour recueillir le maximum d¹infos sur ce que l¹on découvre, compare, mesure, analyse, décrit. C'est de penser et de vérifier des hypothèses, en restant ouverts à toutes les nouveautés que nous apportent l'observation de la réalité et la confrontation avec différentes sources et différents points de vue.

Évaluations

La gestion de plus en plus comptable des activités de médiation scientifique et d'éducation au développement durable multiplie les petites cases qui n'ont pas été initialement conçues pour ce type d'activités et dans lesquelles il est parfois difficile de faire entrer la réalité. Il existe néanmoins deux grands type d'évaluation : quantitative et qualitative.

---> L'évaluation quantitative :

C'est la plus facile car il suffit de compter les lieux d'activité, les temps passés et les personnes ou institutions touchées par médiateur.

---> L'évaluation qualitative :

Elle peut s'appuyer sur des fiches de satisfaction et/ou d'adéquation à remplir par les bénéficiaires, sur la concordance entre le prévu et le réalisé, entre les objectifs et les résultats, mais il y a cinq autres critères :

* le nombre de fois où les bénéficiaires ne veulent pas partir à l'issue de la séquence (par exemple des lycéens lorsque sonne la récréation),

* le nombre de redemandes ou de nouvelles demandes d'une activité (par le même bénéficiaire ou par d'autres qui en ont entendu parler),

* le nombre de personnes qui s'en souviennent longtemps après (par exemple des jeunes, devenus adultes, que nous revoyons ultérieurement),

* le nombre de bénéficiaires ou de partenaires (ou d'autres) qui adoptent nos méthodes et outils pédagogiques,

* et plus que tout, le nombre de bénéficiaires ou de partenaires devenus autonomes, qui reprennent une activité à leur compte voire même la développent et la diffusent à leur tour.

Historique de l'association

Les esprits de la Mer et de la Nature planaient déjà sur l’enfance du fondateur Ion Cepleanu : à peine avait-il appris à lire en 1960 que ses deux premières lectures furent « Le Monde du Silence » de Jacques-Yves Cousteau, Frédéric Dumas et James Dugan, et « Voyage d’un naturaliste autour du monde à bord du vaisseau The Beagle » par Charles Darwin, auxquelles s’ajoutèrent rapidement les ouvrages d’exploration de Norbert Casteret en spéléologie, de Konrad Lorenz en éthologie, de Haroun Tazieff en volcanologie, de Paul-Emile Victor en géographie polaire, et bien d’autres du même acabit ; côté littérature, Jules Verne et la science-fiction se taillèrent la part du lion.

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En bonne logique et en dépit des galères familiales et économiques de la vie en milieu productiviste (d'abord communiste, puis capitaliste), ses premiers employeurs à partir de 1975 furent le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Institut océanographique de Paris tandis que ses études se poursuivaient entre les facultés de Jussieu et l’Institut de Géographie de la Sorbonne, voisins de ses employeurs qui furent aussi parfois ses abris pour la nuit.

Après la remise en route d’un fonctionement démocratique des Musées scientifiques roumains suite à l’effondrement en 1989 du totalitarisme qui étouffait le pays depuis un demi-siècle, ce fut la "Maison Communale des Sciences et des Techniques" de La Garde qui employa Ion Cepleanu à partir de 1992, mais elle fut fermée en 1996 ; toutefois l'esprit de Mer Nature et de ses prestations, y étaient déjà en place.

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Mer Nature est née dans le sillage de l’enthousiasme scientifique naturaliste que les missions Cousteau ont suscité le long du Danube et en Mer Noire (1990-1992). Dans la décennie 1990, Mer Nature a contribué à plusieurs reportages des émissions télévisées ‘‘Thalassa’’ et radiophoniques ‘‘France Culture’’ en Mer Noire. En Roumanie et en Grèce, l'essentiel des activités de Mer Nature consistèrent en expéditions d'études scientifiques (écologie, biologie, géonomie) et archéologiques sous-marines en Mer Noire et en Mer Égée, en travaux de réhabilitation et de préservation d'aires naturelles protégées, et en production d'outils pédagogiques et d'expositions.

L’association a également facilité diverses missions de solidarité d’ONG telles que Handicap International, Médecins du Monde, la fondation Maurice Genoyer ou S.E.R.A. en direction des hôpitaux et des foyers pour enfants abandonnés en Roumanie et Moldavie : l’émerveillement pour les bestioles et la nature peut être un liant social et un antidote à la douleur de grandir sans amour. Le principal partenaire durant cette période a été la Fondation Internationale pour l'Enfant et la Famille (FICF) sise à Bucarest. Ces échanges culturels, scientifiques et humanitaires autour de la Méditerranée et de la Mer Noire n'ont pas toujours été bien compris et admis : certains français n'y ont vu qu'un moyen détourné de faire immigrer de sales métèques dans la France si belle et si propre (du moins, quand les métèques n'y sont pas). Selon eux, il ne pouvait pas y avoir de grec ou de roumain scientifique, archéologue, plongeur sousmarin. Plongeur de restaurant ou éboueur, à la limite, mais scientifique ????

D'autres encore, s'imaginant, en dépit de l'histoire, que c'est en faisant table rase et dans le sang que l'on change le monde, estimaient que des associations comme Mer Nature risquaient de rendre le système supportable. Comme si le système avait besoin de nous pour savoir se rendre supportable aux travailleurs en les sucrant dans tous les sens du terme y compris glycémique, et en les enivrant d'illusions plus attractives que celles de la Grande Révolution, désolé camarades. C'était le léninisme qui était viscéral avec ses slogans et ses liturgies, et c'est le capitalisme qui s'est avéré scientifique, avec ses écoles de commerce qui enseignent la manipulation des masses et la propagande... la preuve ? il a gagné la guerre froide, transformé les dirigeants communistes en oligarques capitalistes, et divisé à l'infini les prolétaires, qui se noient dans l'océan électronique de balivernes et prennent les états démocratiques (qui les protègent du pire) pour des ennemis à démolir au profit d'un monde plus sectaire, plus dogmatique, plus dur. La révolution est l'horizon radieux du genre humain, mais l'horizon est une ligne imaginaire qui s'éloigne de nous à mesure qu'on s'en approche. À défaut d'être radieux, cet horizon sera probablement radiatif et radioactif. Les révolutionnaires ont fini dans ce que Léon Trotski appelait "les poubelles de l'histoire", et si nous continuons à vouloir plaquer nos passés sur l'avenir, nous finirons tous dans les poubelles de l'histoire naturelle, comme espèce trop cupide ayant causé sa propre extinction.

Tentant de retarder cela (voire espérant contribuer à l'éviter), à partir de 2000 Mer Nature s’est mise à diffuser de plus en plus la culture scientifique et culturelle à Toulon, dans le Var, en Région P.A.C.A., en Grèce et en Roumanie. Jusqu'en 2019 l’essentiel de sa mission en France consista à être (à travers des outils scientifiquement et pédagogiquement validés, mais aussi d’expertises ponctuelles, de formations, de projets) un pôle-ressources pour les éducateurs, les enseignants, les animateurs, les personnels et les particuliers en contact avec notre environnement au sens large (humain inclus), pour le rappel des fondamentaux de la citoyenneté, c’est à dire de nos libertés et solidarités, et pour les décideurs en recherche d’informations scientifiques aussi objectives que possible. Mer Nature travailla en groupement et en réseau chaque fois que ce fut possible, préférant les symbioses à la compétition, car l'union fait la force et qu'on a tout à gagner à s'épauler mutuellement. Les structures qui se sont positionnées en concurrentes ont pu constater à leurs dépens qu'à vouloir à tout prix emporter seules un appel d'offre, elles y perdaient à devoir assurer seules tout le travail.

Que fait l'être humain lorsque l'avenir se fait menaçant ?

Le citoyen de base peut parfois râler :La réponse peut parfois être :

Les gens qui "dialoguent" ainsi à coups d'insultes, de bagarres et de gaz incapacitants, veulent, au fond, la même chose : poursuivre, en plus bio, sur la lancée des trente glorieuses comme si c'était possible, au risque de rendre la transition d'autant plus brutale, plus conflictuelle, voire sanglante. En bonne logique, ils attendent des spécialistes qu'ils les y aident. Sauf que les spécialistes les déçoivent, car eux savent et disent que c'est impossible de continuer comme avant. Une réponse que beaucoup de gens ne veulent pas entendre : voulant ignorer les changements climatiques et autres, ils s'imaginent que l'environnement est un terrain de golf et que le littoral n'est qu'un atout touristique genre "quatre S" (pour l'anglais "sea, sun, sand & sex" ). Ils attendent des sciences qu'elles arrêtent le changement climatique et l'épuisement des ressources, et certains d'entre eux pensent qu'une subvention n'est pas un investissement créateur d'activité, de cohésion sociale et d'anticipation de la transition, mais une aumône ou pire : du pur et simple gaspillage. Beaucoup voudraient bien supprimer les impôts, les taxes et les services publics. Sauf quand ce sont eux qui en ont besoin.

Ces personnes refusent de voir que monde du futur devra vivre avec moins d'énergies "trois F " (pour "faciles, fossiles et fissiles" ) et que fermer les yeux ne fait qu'aggraver la situation. Elles refusent d'entendre les arguments scientifiques et techniques, à moins qu'ils leur soient présentés par des intervenants venus en jet privé, sponsorisés par Rolex au cours d'un colloque aux Émirats, selon le modèle en "flux tendu" du "toujours plus", également appelé des "trois C" (pour "concurrentiel, cumulard et cupide" ). Et elles refusent de dire à leurs concitoyens qu'il faut se préparer à la transition des "trois É" (pour "énergétique, écologique et économique" ), pour adopter des modèles, des pratiques et des techniques innovantes et modestes, plus soutenables, plus durables. Bref, elles veulent garder ce qui est essentiel pour elles : la consommation et l'accumulation, les loisirs pas trop éducatifs, le profit matériel et, pour les puissants, le luxe et le prestige immédiat, celui qui caresse l'égo dans le sens du poil.

Parce que les enfants déjà nés et à venir ne votent pas, les "adultes responsables" (ou proclamés tels) d'aujourd'hui privilégient le présent et sacrifient la mémoire (le patrimoine), l'adapatation et l'avenir (l'environnement et les ressources, c'est à dire la préparation et l'adaptation à la transition, l'anticipation, la créativité, l'innovation...) en oubliant que ce sont les enfants nés et à venir qui décideront du sort des vieillards de demain.

Le matérialisme productiviste, communiste ou capitaliste, est une batte. Dans les systèmes collectivistes, les pensées doivent être collectives et unanimes : la batte est assénée sur le crâne de celles et ceux qui pensent un peu trop, ou pas assez droit, de manière à afficher ces pensées, dans la cervelle qui les portait, sur les murs des salles d'interrogatoires. Dans les systèmes capitalistes, les pensées doivent être individuelles et autonomes : la batte est soigneusement poncée, lissée, peinte de couleurs gaies et attrayantes, vernie, enduite de vaseline et comme vous êtes un libre citoyen autonome, à vous de deviner la suite. Reconnaître la batte avant qu'il ne soit trop tard est l'une des capacités que les outils pédagogiques de Mer Nature aident à développer. Ces réalisations sont le fruit de collaborations durant près de vingt ans avec nos partenaires français ou étrangers... Elles ont toutes un point commun : "se cultiver, c'est ne plus subir passivement ce à quoi l'on peut participer activement !"

Au bout de deux décennies, durant lesquelles elle créa jusqu'à cinq emplois et accuillit des dizaines de stagiaires, Mer Nature, l'âge venant, a "réduit sa voilure sans pour autant cesser de naviguer". Depuis 2020, Mer Nature n'a plus de salariés et ne prend plus de stagiaires, mais ponctuellement fait encore travailler des personnes-ressources à temps partiel sur vacations, et sur facture pour les bénéficiaires. L'association assure encore les programmes en cours pour le Département du Var (médiation scientifique et culturelle du Muséum départemental), la métropole TPM et la Ville de Toulon (écoles élémentaires) et participe à des projets comme le Géoparc des Maures.

Les expositions, les publications, les outils pédagogiques de Mer Nature restent des ressources gracieusement accessibles.

Pour le reste, Mer Nature a passé le relais à ses partenaires. Toutefois, côté "Réserve citoyenne", Mer Nature poursuit la prévention éducative et la lutte anti-radicalisation et pour l'intégration : c'est un "travail de fourmi" qui ne se voit pas, tandis que le travail de police se voit, que ce soit avant ou après un attentat. D'ailleurs les attentats, c'est excellent pour resserrer les rangs de la nation. Oui, mais autour de quelles valeurs ? Celles de Jules Ferry, d'Émile Combes ou de Victor Schoelcher ? Ou celles d'Arthur de Gobineau, de Charles Maurras et de Richard Darré ? Au moins, nous avons produit quelques outils pratiques comme le "Cap sur la Citoyenneté"  (que nous pouvons vous envoyer en .pdf par internet sur simple demande) et comme les expos que vous pouvez télécharger sur notre site (rubrique "Docs à télécharger") et vécu quelques bonnes expériences, et ainsi, qui sait ? évité des drames, voire sauvé des vies (on ne peut pas comptabiliser ce qu'on a contribué à éviter !)

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Le sommet de la courbe d'activités de Mer Nature été atteint en 2017. C'est l'année où elle a eu le plus d'activité, de salariés et de budget.

Ion raconte : j'ai le vertige en pensant que durant ma seule vie, une simple vie humaine, j'ai pu vivre, sans l'avoir cherché, le sommet de tant de courbes. Durant mon enfance, il y avait plus de dictatures que de démocraties sur Terre. Plus d'une était totalitaire, ce qui veut précisément dire que le pouvoir des "Big Brother" pouvait contrôler toutes les sphères de la vie, y compris privée et intime, y compris celle de la pensée et celle des sentiments (dont le plus omniprésent était la peur) : je suis né dans l'une d'elles. La pauvreté et les inégalités étaient terribles : même en Europe des millions de familles n'avaient pas l'eau courante. Il n'y avait même pas un boulon dans l'Espace interplanétaire. La phallocratie était normale, la plupart des femmes étaient juridiquement mineures, et les battre, ainsi que les enfants, était normal, y compris à l'école. Seuls quelques grands savants parlaient d'environnement et de ressources, seuls quelques éducateurs et psychologues parlaient des enfants comme de personnes humaines, et peu de gens les prenaient au sérieux. Mais on montait tous. On espérait tous un monde meilleur, sinon pour nous, du moins pour les enfants. L'école avait du prestige, les enseignants aussi. L'ingénieur, le scientifique, le médecin, le pompier, l'instituteur, le postier, le chauffeur de car étaient respectés.

Et puis ce fut le sommet de la courbe. Dans les deux décennies 1990 et 2000, il y a eu plus de démocraties que de dictatures dans le monde (c'est la première, peut-être la seule fois dans l'histoire). S'il y avait toujours de la pauvreté et des inégalités, jamais autant d'humains n'ont accédé à l'eau courante, à la suffisance alimentaire, à l'électricité, au confort, à l'instruction publique, à la libération des mœurs : un sur cinq, ce qui représente plus d'un milliard et demi. Et dans ce groupe-là, les femmes, les enfants et les minorités de toute sorte ont eu plus de droits et de protections qu'ils n'en avaient jamais eu dans l'histoire, même si ça reste insuffisant. Des sondes spatiales sont en train de sortir du système solaire, et une nuée de satellites ont fait de la Terre un grand village, au point que leurs débris polluent l'Espace. Ce furent aussi les deux décennies du grand désarmement suite aux accords SALT. Jamais les tensions géopolitiques ne furent aussi basses que durant ces deux décennies-là, jamais autant de guerres civiles ne se sont arrêtées faute de financements et d'armements.

Et maintenant que je suis vieux, mais toujours en vie, on redescend. Les démocraties s'effritent, les dictatures repoussent comme des champignons, de plus en plus de citoyens les souhaitent, ignorant qu'elles ne vont pas sauver leurs acquis, mais les détruire. Ce n'est pas étonnant : la seule dictature génocidaire à avoir été soigneusement décortiquée et solennellement condamnée est le nazisme ; toutes les autres sont passées par profits et pertes sans que leurs idées mortifères soient dénoncées et sans que leurs victimes soient honorées par le devoir de mémoire. De ce fait, même les néonazis relèvent la tête : "si les autres ne sont pas condamnés, y'a pas de raison pour qu'on le soit". Les guerres civiles repartent, les blocs se reforment, et ils se réarment (ce ne sont pas les mêmes idéologies, ni les mêmes guérillas, ni les mêmes blocs, mais ce sont les mêmes dangers). En Italie, en Pologne, en Hongrie, en Russie, en Turquie, en Libye, en Égypte, en Syrie, en Irak, au Yemen, en Birmanie, en Chine, aux États-Unis, au Venezuela, au Brésil, des présidents parfois démocratiquement élus sèment la division et la haine, deviennent des dictateurs et leurs peuples les applaudissent. Ils les applaudissent parce que l'ignorance aussi revient, de même que les superstitions et des manières de penser et de vivre médiévales, en dépit de tous les progrès éducatifs. Cette épidémie psychique est appelée "médiévite".

Les humains qui aiment manipuler et dominer leurs semblables profitent des moyens de communication modernes pour trouver des ouailles à protéger et entraîner. Bê-ê-êê ! L'ignorance et la pauvreté reviennent, les préjugés et les intolérances aussi, les inégalités s'accroissent à nouveau, l'isolement et la saleté avancent, les services publics et l'hygiène reculent, la gale et les épidémies repartent. La médecine progresse encore, mais est de plus en plus chère, de moins en moins accessible. Les charlatans prolifèrent et des escrocs par milliers en profitent pour arnaquer les naïfs par millions grâce aux réseaux sociaux.

Quand je suis né, on pouvait vivre en autarcie quand on était pauvre. Aujourd'hui, on n'a plus ce recours : eaux et sols sont empoisonnés, il n'y a plus de pollinisateurs ni de régulateurs ni de coprophages, et les semences sont en grande partie stériles (les fertiles sont gardées dans des coffres-forts par les grands semenciers). En mer, le poisson se fait rare. Tout ça dans une seule vie : juste la mienne !

J'ai vu les cimes, les luttes, les espérances, les libertés, l'égalité, la fraternité, la prospérité, j'y ai participé, j'y ai chopé le diabète tellement c'était bon, j'ai vu les petits enfants des pays ou des quartiers pauvres aller à l'école, parfois fort loin, habillés de leur mieux, pleins de courage et d'optimisme, et maintenant je vois le gouffre, je vois la redescente, je vois la rancœur, la coupure d'avec la société, l'oubli de tout ce que démocratie, science et technologie nous apportent, la haine pour ces valeurs (alors que ce sont les abuseurs qu'il faudrait mettre en cause, au lieu de les admirer), la radicalisation, le tsunami. Dans le cours d'une seule vie ! C'est fou ce que ça va vite. Ce n'est plus de l'histoire, c'est un carrousel : j'en ai le vertige.

Quand j'étais petit de l'autre côté du Rideau de Fer, ce n'était pas si facile. L'optimiste : "Au train où ça va, nous n'aurons bientôt plus que de la bouse de vache à manger". Le pessimiste : "Et tu verras qu'il n'y en aura pas pour tout le monde". On a quand même fait du chemin depuis, et on n'est pas encore redescendus aussi bas qu'on l'était il y a six décennies, au début de ma vie.

Mais on descend, comme le Titanic, même si l'orchestre continue à jouer des valses sur le pont... Le pessimiste d'aujourd'hui, pensant aux lendemains qui déchantent : "Au train où ça va, il faut arrêter de faire des enfants, pour leur éviter l'enfer !" L'optimiste, pensant aux moyens de survie : "Au contraire, il faut en faire le plus possible, sinon il n'y en aura pas pour tout le monde !"

Pour ma part, je ne suis ni pessimiste, ni optimiste. Rien n'est gagné, mais rien n'est perdu. Tout reste possible. D'ailleurs, savez-vous ce qu'est vraiment un pessimiste ? C'est un optimiste réaliste !

Pierre Dac disait :"Rien n'est encore perdu, tant qu'il reste quelque chose à trouver !"

Éthique et Pratiques

Là aussi, faites-en bon usage pour vos propres argumentaires. Bon courage !

L’éthique de Mer Nature est celle de toutes les sociétés savantes (même si tous les membres ne le sont pas - et de toute manière, un "savant" n'est qu'une personne qui a quelques lacunes dans son ignorance).

Elle est inspirée par :

  • la législation, la réglementation ;
  • la démarche d'investigation scientifique (et participative avec les publics)
  • l’action naturaliste de terrain telle qu’elle est définie par le Muséum national d’histoire naturelle ;
  • la pédagogie agréée par l’Éducation nationale et par la Cohésion sociale.

Il est plus facile de faire une bouillabaisse à partir d’un aquarium vivant, que de refaire un aquarium vivant à partir d’une bouillabaisse. Les ressources perdues ne se retrouvent pas.

Connaître le passé permet de comprendre le présent et de prévoir l’avenir. Connaître ses racines c’est savoir d’où l’on vient, où l’on est et choisir où l’on veut aller. Sans racines on ne peut s’enraciner nulle part.

A l'origine tout était précaire : la santé, l’amour, la vie même.

A l'origine tout était parcellisé : les humains, les connaissances, les moyens d’agir.

Aujourd’hui tout est relié : l’économie, la science, l’art, la culture, mais aussi le climat, l’environnement, les défis. Pourquoi ne pas relier aussi les visions et les réponses ?

Généraliste (il en faut en sciences comme en médecine), Mer Nature rassembla les bases éparses pour permettre à chacune et chacun d’assumer ses responsabilités de citoyen(ne) sur son territoire en toute Connaissance de cause, par l’éducation à l’environnement et au patrimoine, l’éducation citoyenne et l’éducation au développement innovant.

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---> Objectifs à construire ensemble

"La crise, c'est la découverte d'une impasse" (François Terrasson). Pas de sortie de crise sans changement de pratiques, et pas de changement de pratiques sans prise de conscience…

Notre série d'actions "Cap sur la citoyenneté" dévoila les bases de la citoyenneté, les territoires, les collectivités, les droits, les devoirs et les libertés en relation avec les transformations sociales, économiques, énergétiques et environnementales. Ainsi nous pûmes donner à chacun les moyens de comprendre ce qui nous entoure, de se forger une opinion et de s'y impliquer selon ses possibilités et centres d'intérêt, pour y apporter sa pierre et agir sur son propre devenir. À présent, c'est l'association "Liberté et citoyenneté" qui a pris le relais de ces actions qui se déclinent aussi en sorties sur le terrain et interventions en classe ou centre, selon un projet préalablement élaboré avec vous et quelques moyens financiers.

Dans l'éco-citoyenneté, il y a "éco", du grec oikos, la maison, notre maison commune, notre territoire, notre planète... et il y a "citoyenneté" (et non pas "soumission", "servage" ou "esclavage") et c'est en profitant du privilège, difficilement obtenu, d'être citoyens, que nous surmonterons les défis de la transition.

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---> Notre culture d’entreprise :

Du point de vue légal Mer Nature est une association selon la loi de 1901 sans but lucratif, avec des statuts, une AG, un CA, un bureau et des salariés, qui respecte tous les codes concernant son activité et ses finances. Du point de vue éthique, elle accorde l’aspect légal et l’aspect pratique. Mer Nature a parfois créé jusqu'à 5 emplois mais tournait la plupart du temps sur 3 salariés. Depuis 2020 elle est redevenue ce qu'elle fut durant ses 8 premières années : une association de bénévoles.

Pratiquement, elle fut et reste une coopérative où chaque voix compte à égalité, celles des employés inclus. L’AG, le CA et le Bureau sont là pour soutenir ceux qui travaillent, dans le cadre statutaire et légal, selon leurs propres passions, rêves et capacités, en concrétisant en pleine autonomie leurs propres projets. Pour cela, ils ont du, et ponctuellement doivent encore, chercher et trouver eux-mêmes les activités rémunératrices à même de financer leurs emplois (appels à projets, appels d’offre, aides financières sur projet). Celles et ceux qui, avec nous, ont appris à le faire ont ainsi pu s’épanouir et satisfaire nos bénéficiaires, ce qui a progressivement étayé notre réputation, en regard de laquelle, avec le temps, même les médisances dues à la jalousie sont devienues inopérantes. Les salariés se coordonnaient, mais chacun organisait son propre emploi du temps et remplissait son propre carnet d’adresses et « de commandes ». Durant les vingt ans écoulés, cette culture d’entreprise fonctionna sans accroc interne : ni conflits, ni égos n’ont secoué l’association, et les deux départs ont eu des causes surtout extérieures (formations insuffisantes ou devenues impossibles, difficulté à trouver les financements, fonds devenus inaccessibles...).

Pour que cela fonctionne, nos salariés ont appris à être autonomes, réactifs, curieux, capables d'initiatives, à se documenter eux-mêmes dans le désir d'en apprendre davantage et de transmettre leurs découvertes aux publics, après s'être approprié cette culture d'entreprise et l'éthique de l'association. Ils ont ainsi adopté les spécificités et l'originalité de Mer Nature, ont eu envie qu'elle réussisse pour réussir eux-mêmes, et chacun a pris sa pleine part des "corvées" communes, c'est à dire de la recherche de partenaires, de la logistique des activités et de la gestion y compris administrative de chaque emploi. Ce fut un gros effort, mais formateur. Les salariés qui s'en acquittèrent ont su que même dans une coopérative comme Mer Nature, rien ne tombe jamais tout cuit dans le bec. Et ils sont devenus de plus en plus autonomes dans leurs parcours ultérieurs.

Si l'on est presévérent, réaliste et altruiste, on peut être heureux au travail, car en matière d’emploi comme en matière de chaussures ou de vêtements, le sur-mesure sied toujours mieux que le prêt-à-porter.

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---> Bailleurs de fonds :

Mer Nature a été financièrement soutenue par les collectivités territoriales (Région Sud, Département du Var, communautés d'agglomération T.P.M. ou S.S.B., Villes de Toulon, de La Garde et autres, dans la mesure de leurs moyens). Par le biais de leurs subventions directes, ces collectivités ont fait de Mer Nature le maître d'oeuvre de programmes pédagogiques agréés par eux-mêmes et par l'Éducation nationale ; par le biais des appels d'offre que nous avons remportés (en groupement avec d'autres partenaires) ces collectivités ont fait de Mer Nature un prestataire de leurs institutions, telles la Maison du Terroir et du Patrimoine de S.S.B., le programme "La Rade m'a dit" de T.P.M., le Muséum d'histoire naturelle de Toulon et du Var ou encore le "Parcours culturel" de la Ville de Toulon.

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---> Gestion du risque :

De nos jours, la personne humaine, fort heureusement, est très protégée contre les risques. Mer Nature est assurée à la MAIF. Toutefois, actuellement la tendance générale est à considérer l’usager et notamment le jeune et l’enfant, comme "insortables" pour cause de risques, et à demander de lourdes sanctions financières en cas de bobo. De ce fait, de plus en plus nombreux sont les établissements qui renoncent aux activités sur le terrain.

Le seul domaine où l’usager et le jeune demeurent exposés à de grands risques sans que l'on s’en émeuve, c’est la route : nous trouvons normal de les lancer à plus de 100-km par heure dans des boîtes en plastique et métal lestées de plusieurs douzaines de litres de carburant

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Cette photo d'une sortie "rivière" a trente-cinq ans : ces enfants enchantés de satisfaire leur curiosité sont aujourd'hui adultes et parents. Leurs enfants ne connaîtront pas les mêmes joies car même sans risque épidémiologique, une telle activité dans l'eau est aujourd'hui impossible, y compris avec un encadrement adequat. En effet, le lieu n'est pas "aménagé", mais naturel, donc considéré comme nécessairement dangereux. Mer Nature a toujours informé ses partenaires ou bénéficiaires des caractéristiques géologiques, géographiques, biologiques des lieux explorés, laissant au bénéficiaire ou au partenaire la liberté d’évaluer les risques en fonction de sa propre politique, et d’organiser les activités en conséquence.

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---> Dire la vérité  :

     " Il était une fois une famille dont le chien était mort en l’absence des enfants qui l’adoraient. Pensant bien faire pour leur éviter de la peine, les parents racontèrent aux enfants revenus de colo que le chien s’était sauvé. Les enfants insistèrent pour qu’on le recherche, mais les parents leur répondirent que ce n’était pas la peine, que le chien avait certainement trouvé une famille d’accueil. Les enfants se renfrognèrent, pensant que leurs parents étaient des monstres d’indifférence."

Mer Nature respecte la sensibilité, les rêves, les croyances de chacun, mais a toujours eu pour politique de dire la vérité sur notre environnement et la vie sur Terre, qui n’est ni exclusivement un enfer peuplé de monstres, de sorcières et de ronces, ni exclusivement un paradis de roses sans épines…

Il n'y a pas de "questions difficiles", il n'y a que des adultes déstabilisés. On peut répondre simplement, sans manquer de respect à aucune croyance ou conviction. Cela vaut pour toutes les questions y compris celles concernant la naissance, l'apparition de la vie ou de l'humanité, la sexualité, les sentiments, les joies et les souffrances, les maladies ou la mort, en faisant bien la part des choses et en présentant les différents points de vue et les différentes croyances et connaissances. Cela permet de relativiser les réponses, qui ne ne sont pas données de manière péremptoire. En demandant d'abord aux participants ce qu'ils en pensent, eux, on les amène à réfléchir par eux-mêmes, à discerner ce qui est plus ou moins vraisemblable, et ensuite seulement on apporte éventuellement d'autres pistes, culturelles et scientifiques.

"Les fées, ça existe ?" - Dans l'imagination et les légendes, bien sûr. Dans la nature, il y a des brumes parfois scintillantes, des lucioles et des moucherons lumineux.

"Les fantômes, ça existe ?" - Dans l'imagination et les légendes, oui. Dans les cimetières, quand il y a de l'électricité statique, il y a des feux follets verdâtres qui enflamment les gaz comme le méthane... très impressionnant !

"Les dragons, les trolls, les gnomes ont-ils existé ?" - Dans l'imagination et les légendes, toujours ! Dans la nature, nos ancêtres de l'antiquité et du moyen-âge, eux aussi, ont trouvé des os fossiles "pétrifiés", différents des os actuels, parfois géants, parfois d'apparence humaine, parfois pas. Nous, aujourd'hui, nous appelons cela "dinosaures" ou "hommes préhistoriques", mais pour nos ancêtres, c'étaient des dragons, des trolls, des gnomes ou des centaures.

"Adam n'était-il pas le premier homme ?" - Dans la Genèse biblique, bien sûr. "Adam" veut dire "homme". Dans les légendes polynésiennes de la Création, le Ciel masculin et la Mer féminine s'aimèrent et engendrèrent les îles, puis les oiseaux masculins et les poissons féminins. Les oiseaux et les poissons s'accouplèrent et engendrèrent les premiers hommes. Dans la légende des aborigènes d'Australie, Baïame, le premier Être, flottait dans le vide et a d'abord rêvé l'Univers et la Terre avant de les créer durant des milliards d'années... et il continue aujourd'hui. Il y a beaucoup d'autres légendes, souvent très belles. Et des oeuvres d'art pour les illustrer. Quant aux scientifiques, ils étudient les os fossiles que l'on trouve dans les roches, qui montrent qu'il n'y a jamais eu de "premier homme" ni de "première femme", mais des milliers de primates mâles et femelles qui voyageaient, s'arrêtaient, chassaient, pêchaient et cueillaient des plantes, se séparaient, se retrouvaient, s'aimaient ou se disputaient, et changeaient d'une génération à l'autre... et cela continue, puisque nous ne sommes pas des clones de nos parents.

"Mahomet n'était-il pas le premier homme ?" - Dans le Coran, non, puisqu'il avait des parents, une épouse et des enfants. Il suffit de le relire. L'humanité existe depuis des centaines de milliers d'années, on le sait grâce aux ossements et à la désintégration des petits atomes qui les forment, cela s'appelle une horloge atomique et cela nous donne l'âge de n'importe quel objet ancien.

"Pourquoi sommes-nous malades, pourquoi avons-nous mal ?" - Une douleur est un signal d'alarme de notre corps pour nous avertir que quelque chose ne va pas et doit être réparé. Une maladie, c'est un déséquilibre, comme lorsqu'on tombe de vélo. Nous vivons en permanence avec des milliards de microbes de centaines d'espèces différentes en nous qui nous aident à fonctionner. Mais si une espèce disparaît et qu'un autre prolifère, surtout là où n'est pas sa place, nous serons malades. Même nos propres cellules peuvent se mettre à proliférer n'importer où et n'importe comment : cela s'appelle une tumeur. Les humains, comme les autres animaux, ont depuis longtemps compris que certaines plantes peuvent soigner les malades. Mais nos ancêtres, qui n'avaient pas de microscopes et ne connaissaient pas les microbes, ont cru que les maladies étaient des punitions envoyées par les dieux, et ils leur adressaient des prières et des cadeaux : parfois des fleurs, parfois des gâteaux, parfois du vin, parfois des animaux et parfois même des humains qu'ils tuaient, en espérant que les dieux seraient contents et leur accorderaient la santé. C'étaient des dieux cruels mais à l'époque on trouvait ça normal car toute la vie était beaucoup plus cruelle et violente qu'aujourd'hui. Aujourd'hui la médecine scientifique est si efficace, qu'elle guérit beaucoup plus de malades qu'il y a trois cent ou trois mille ans. Mais elle est nécessite beaucoup d'argent et d'appareils, et il y a des régions où elle n'existe pas, alors les gens se soignent comme avant, à coups de plantes, de prières, ou de magie. Même dans les pays riches, il y en a toujours qui meurent : la science résout beaucoup de problèmes mais ne fait pas de miracles.

"Pourquoi est-ce qu'on vieillit et meurt ?" - Parce que la Terre n'est pas infinie et que tout au long de leur vie, les êtres vivants reçoivent des radiations atomiques venues du sous-sol et de l'espace. Sans compter les blessures et les maladies. Les poisons qu'on mange et respire sous forme de poussières, naturelles ou artificielles, contribuent aussi à raccourcir nos vies en mettant le désordre dans nos cellules. Elles s'usent et l'arrivent plus à se renouveler. Nous vieillissons jusqu'à en mourir, mais nous avons trouvé un moyen de nous perpétuer quand même : faire des petits pour nous remplacer.

"Est-ce vrai que les filles naissent dans les roses et les garçons dans les choux ?" - Dans les contes pour enfants, oui. C'est le même monde enchanté que celui des fées, du père Noël, de son traîneau et de ses rennes. Dans les maternités, ce sont les mamans qui, avec l'aide des papas, font aussi bien les garçons que les filles, avec l'aide des sages-femmes. Demandez-leur, elles vous raconteront.

"C'est quoi, le sexe ?" - Dans la nature, c'est un outil pour céer de nouvelles vies, le moyen que les êtres vivants ont trouvé pour se perpétuer en échangeant des cellules pour avoir plus de capacités. Le sexe sert à passer un pacte entre deux individus de la même espèce (ou d'espèces très proches comme l'âne et la jument, pour faire un mulet). Cela permet de faire des petits, parfois par deux ou trois, parfois par millions comme chez certains poissons. Il existe toutes sortes de sexes, d'utilisation de la sexualité, "pour le meilleur et pour le pire" comme on dit aux jeunes mariés. Chez nous les humains, le sexe doit aller avec la propreté et le respect. Sans cela, on risque la maladie ou la souffrance. Le sexe est souvent un sujet de plaisanteries. Et parfois aussi de honte, mais ce n'est pas du sexe qu'on devrait avoir honte, c'est de la violence, ou du manque de respect... le sexe n'est qu'un organe, comme le nez ou les pieds.

"C'est quoi, la mort?" - C'est comme un sommeil qui n'a pas de fin. Le problème n'est pas de mourir, mais de bien mourir, sans souffrir, tranquillement, dans la paix et le respect.

"C'est comment, quand on est mort?" - C'est comme avant notre naissance : le monde tourne, mais nous, on n'est pas là.

"C'est quoi, l'âme ? qu'arrive-t-il après la mort?" - L'âme est quelque chose qu'on ne peut ni voir, ni entendre, ni sentir, ni toucher, ni goûter : ce n'est pas matériel comme le corps, ce sont les émotions et les sentiments que nous ressentons. Que reste-t-il d'elles après la mort ? Vu qu'on ne peut ni les voir, ni les entendre, ni les sentir, ni les toucher, ni les goûter, on ne peut être sûrs que d'une chose : ce qui restera après la mort, ce sont les souvenirs des émotions et des sentiments que nous avons partagé avec d'autres par écrit ou par l'art. Quant au corps, qui est matériel, qu'on peut voir, entendre, sentir, toucher ou même goûter, lui, on peut être sûrs de ce qui lui arrive : tous les petits atomes qui le composent, et qui proviennent de tout ce que nous avons mangé, bu et respiré, retournent d'où ils viennent : l'air, l'eau, la terre, le feu, la cendre, la roche, la lave, les nuages, la pluie, les plantes, les animaux... et même les planètes et les étoiles puisque la Terre émet des gaz et des poussières vers l'espace. Nous sommes tous des enfants des Étoiles, et nous y retournerons.

"Et Dieu ?" - Dieu est comme l'âme : on ne peut ni Le voir avec nos yeux, ni L'entendre avec nos oreilles, ni Le sentir par le nez, ni Le toucher du bout des doigts, ni le goûter dans une assiette, ni l'inviter à prendre un café avec nous au bistrot du coin. Il est la somme de toutes les émotions et de tous les sentiments des êtres humains, et n'existe que là où il y a des êtres humains. Chaque être humain, chaque peuple et chaque religion a sa propre manière d'imaginer Dieu, et chacun pense que c'est la meilleure. Pour certaines personnes, Dieu est amour, fraternité, bonté ; pour d'autres, c'est un gendarme et un juge ; pour d'autres c'est un distributeur de chances ou de malchances, et pour d'autres encore, c'est une voix qui leur dit de faire de la politique, la guerre, la violence, comme pour Jeanne d'Arc ou les croisés. Les scientifiques ne peuvent prouver ni que Dieu existe, ni qu'Il n'existe pas, car Dieu n'est pas un sujet d'étude. Il fait partie de la "noosphère" : l'ensemble des pensées et des préoccupations de l'humanité. Il est à l'origine d'un patrimoine artistique et historique immense, car depuis des millénaires, les croyances ont inspiré les arts.

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Argumentaires

Ni le grand public, ni ses représentants ne sont spontanément au courant de ce qu'est la médiation scientifique et l'éducation au développement durable. Il existe encore beaucoup de citoyens, notamment parmi les décideurs, qui sont sceptiques à propos de leur utilité pour notre survie à tous. Leur réussite personnelle les incite à penser que les dangers sont exagérés, que les gens qui vont mal sont seulement des incapables ou des paresseux, et qu'une voiture (de luxe de préférence) peut continuer à rouler en sécurité même si des alarmes clignotent. Ce type de personne ne remet en cause son optimisme qu'en se réveillant à l'hôpital, en voyant la police venir l'arrêter, ou en tombant au mains d'une foule en colère souhaitant sa mort.

C'est pour cela que, plus de cinquante ans après le livre "Avant que Nature meure" du professeur Jean Dorst, nos sociétés se laissent toujours surprendre par les catastrophes dites "naturelles" mais qui sont, en réalité, dues à l'imprudence,l' impréparation, l'inconscience, l'incompétence collective des dirigeants de nos sociétés (économiques ou politiques) et leur incapacité à donner à la science l'importance et les moyens qui permettraient de s'y préparer. C'est que la recherche, la prévention et le principe de précaution vont à l'encontre du marché en réduisant les marges, les bénéfices, les dividendes...

Pour convaincre les décideurs, notamment ceux qui sont comptables de l'argent public, de notre utilité, nous avons dû développer des argumentaires en réponse à leurs doutes, leurs attaques, leurs refus. Comme vous vous y confronterez aussi, les voici : n'hésitez pas à les utiliser.

Pour ceux qui s'intéressent d'abord au développement économique quantitatif et au rendement immédiat, vous pouvez, grâce au décompte de vos publics, évaluer la « plus-value » de vos manifestations, activités et festivités (auxquelles vous pouvez faire participer des entreprises) pour les communes, les ports et les commerces vers lesquels vous drainez les chalands, ainsi que l'activité induite par vos initiatives (reprographie, création de kakémonos, maquettes, aquaculture...).

Pour ceux qui ne comprennent pas l'utilité ou le sens de vos démarches, vous pouvez faire découvrir la notion de « service rendu par la médiation EEDD aux enjeux de la transition » : tout ce que l'on continue d'ignorer, toutes les mauvaises pratiques que l'on ne fait pas évoluer, tout ce que l'on n'anticipe pas, coûte et coûtera bien plus cher que toutes les aides financières accordées à la médiation ; de plus, la médiation EEDD prépare les publics à la transition technologique et diminue le nombre des recours contre les projets innovants agricoles, aquacoles ou énergétiques, or le moindre recours coûte aux investisseurs bien plus cher que toutes les aides financières accordées à la médiation.

Enfin pour ceux qui aimeraient effacer vos associations de médiation du paysage et qui, pour s'en justifier, vous traitent de « luxe inutile », de « colleurs de coquillages sur des cartons » ou pire, de « zéros », rappelez-leur la logique scientifique : s'ils ont raison, cela implique que les partenaires et bénéficiaires qui vous soutiennent et sont satisfaits de vos services, sont tous des idiots… experts scientifiques, évaluateurs académiques, décideurs politiques et grand public inclus !

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Cette photo d'une sortie "mare" a un quart de siècle : les enfants sont aujourd'hui adultes. Une telle activité de découverte est aujourd'hui impossible, y compris avec un encadrement adequat, car les enfants et les accompagnants sont trop proches de la berge naturelle, donc considérée comme potentiellement glissante, sale, dangereuse. Que dites-vous ? La quoi ? La "prise de conscience écologique" ? Les COP annuelles ? Dalida chantait : "Paroles, paroles, paroles"...

---> Les 4 étapes de la démarche de médiation culturelle et scientifique :

Il est arrivé que l'on nous dise : "il ne sert à rien d'agir vis-à-vis des tout-petits ou des écoles primaires, coller des coquillages sur du papier ne laisse aucune trace dans leurs esprits".

Cet abyssal mépris de nos descendants et de notre travail, n'a d'égale qu'une abyssale ignorance de ce qu'est l'éducation, avec ses quatre "étapes" correspondant à quatre phases du développement de l'être humain :

* l'émerveillement pour les tout-petits, par l'approche sensorielle et la familiarisation, antidote des phobies irrationnelles que, sans cela, ils risquent de "traîner" en tant qu'adultes (et qui leur feront prendre des décisions irrationnelles en matière de gestion de leurs vies, de leurs foyers, de leur consommation, de leur territoire)... sans émerveillement, aucune sensibilisation n'est possible !

* la sensibilisation, la découverte pour les enfants d'âge primaire, par l'approche ludique et analytique, apprentissage de l'observation, de la description, du tri, de l'identification, du choix, du travail en groupe qui, plus tard, leur permettront de maîtriser leur environnement naturel, artificiel, social et économique... sans sensibilisation, aucune motivation n'est possible !

* la motivation, l'investigation raisonnée pour les enfants ayant l'âge du collège, par l'approche logique, rationnelle et expérimentale, qui les rend maîtres de leurs actions et de l'usage de leurs découvertes et capacités... sans motivation, aucun engagement n'est possible !

* l'engagement citoyen pour les lycéens, les étudiants, les apprentis, les adultes, par l'approche participative et responsable, qui leur permet d'agir directement sur leurs vies, de vivre des expériences existentielles et sociales qui leur apportent des capacités, des compétences nouvelles. Et sans engagement citoyen, aucune évolution, aucune adaptation aux défis du présent et du futur ne sont possibles. Il ne reste alors qu'à subir des changements que l'on ne maîtrise pas.

---> Une approche globale :

Contrairement à ce qu'un raisonnement de mandarin pourrait faire penser, nous n'avons pas à rougir d'aborder tous les publics, de la crèche (Marie-France Pelletier a longtemps été assistante maternelle agréée) jusqu'aux foyers pour anciens, ni d'être des généralistes. Imaginerait-on une médecine sans généralistes, uniquement avec des spécialistes, férus d'otorhino, d'ophtalmo ou de cardio, mais sans vision d'ensemble de notre santé ?

C'est pourtant ainsi que certains imaginent la diffusion de la culture scientifique, naturaliste, technique, agricole ou industrielle : uniquement comme une affaire de "focus", de spécialistes... physiciens, chimistes, astronomes, géologues, océanographes, botanistes, zoologues, agronomes, ingénieurs bien cloisonnés... que nous répondent-ils ? lorsque nous leur disons : "-Nous à Mer Nature, nous sommes des généralistes qui donnons une vision d'ensemble d'un territoire et de tous ses aspects de manière transdisciplinaire car tout sur ce territoire est relié, interactif..."

Ils nous répondent qu'ils "ne saisissent pas le fil directeur de nos actions et la cohérence de l'ensemble" !

Ceux qui "ne saisissent pas le fil directeur de nos actions et la cohérence de l'ensemble" sont dans la posture que vous prendriez, si vous disiez à votre médecin généraliste que vous ne comprenez pas à quoi il sert, vu qu'il y a des spécialistes ! Seriez-vous rassuré d'être soigné sans vision d'ensemble de votre santé en tant que patient et personne ?

La diffusion de la culture scientifique, naturaliste, technique, agricole ou industrielle péricliterait si elle n'était qu'uniquement une affaire de spécialistes... Il en faut bien sûr, mais avec les généralistes qui eux, ont une vision d'ensemble des territoires, comme le médecin généraliste a une vision d'ensemble de votre organisme. On peut aussi utiliser une autre parabole, celle des rouages et de l'huile. Nous, à Mer Nature, nous sommes l'huile.

À Mer Nature, la vision d'ensemble d'un territoire et de tous ses aspects, de manière transdisciplinaire, permet de réaliser que tout sur ce territoire est relié, interactif, et aussi que tout est recyclé dans, sur, au-dessus et sous ce territoire, sur notre planète et dans l'univers :

* des rythmes astronomiques aux saisons et au climat,

* des roches et des eaux aux sols en passant par l'érosion et la sédimentation,

* des sols aux micro-organismes, aux champignons, aux végétaux et à la faune,

* de la biodiversité et de la biomasse aux usages humains les concernant,

* des bassins versants à la mer en passant par le littoral,

* du passé au futur en passant par le présent, via les fossiles, les minéraux, les minerais,

* des ressources aux techniques et aux industries,

* de la nature à la culture et au patrimoine,

* des usages à la citoyenneté avec ses institutions, ses droits et ses devoirs...

Notre fil directeur, notre spécificité sont clairement indiqués : c'est préparer les publics (y compris les professionnels de l'éducation, de la formation et/ou de la gestion d'un territoire) à la transition énergétique, environnementale, économique et sociale qui commence, à une vie, sur un territoire donné, sans gaspillages et où l'innovation devra l'emporter sur la reconduction des vieux modèles hérités des "trente glorieuses", si nous voulons sauvegarder nos acquis sans tensions, crises et guerres.

Cela s'appelle l'hygiène des territoires, des équilibres naturels et des sociétés qui en vivent. Et on ne peut pas se préparer à ce défi uniquement par des "focus" sur des actions très ciblées comme la reproduction de l'oursin ou l'éradication de telle ou telle espèce invasive, en ignorant ce qui se passe à côté... La Terre, la vie, le genre humain forment un tout !

Nous abordons donc la Géonomie, science des rapports entre l'Humanité et son Environnement, et science pratique du mode de vie soutenable. Mer Nature privilégie l’observation sur le terrain dans le respect des règles scientifiques, avec photographie ou dessin des lieux et indication des coordonnées du prélèvement : c'est la démarche d'investigation et d'appropriation scientifique, c'est l'enseignement et la popularisation de la Géonomie.

---> La "planète", elle s'en fiche !

La "médiation scientifique en développement durable", ce n'est pas "pour sauver la planète", c'est pour nous sauver NOUS humains ! La planète en a vu d'autres, la biosphère s'est relevée de cinq épisodes d'extinctions massives et d'une quinzaine d'autres crises, toutes bien plus catastrophiques que celle que nous vivons. Elle peut parfaitement se passer de nous alors que nous dépendons totalement d'elle.

La "culture naturaliste", ce n'est pas seulement l'amour et la connaissance de la biosphère et de la biodiversité, dans lesquels nous vivons et dont nous dépendons. C'est aussi une clef pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, pour en préserver les ressources et pour ne pas nous retrouver exclus par la sélection naturelle (car contrairement aux banques, aux diplomates, aux militaires, aux élus ou aux chefs d'entreprise, la nature, elle, ne négocie pas !)

La "culture naturaliste", c'est l'amour et la connaissance de la biosphère et de la biodiversité, mais au-delà de celles-ci, c'est de la culture scientifique non-séparée de la culture tout court, c'est une mutualisation participative des connaissances scientifiques et techniques, c'est de l'éducation à des modes de vie soutenables et durables, c'est la citoyenneté sur la planète. C'est une démarche globale permettant à chacune et chacun, petit ou grand, de se situer dans l'espace-temps naturel et culturel de notre réalité, entre passé, présent et futur... entre ciel et Terre... entre idées, croyances et réalités... entre métiers et loisirs... pour pouvoir choisir le plus en "connaissance de cause" possible les orientations de sa vie, plutôt que la subir...

---> Il n'y a ni "sciences dures" ni "sciences molles".

Quel mépris, dans la "pensée mandarinale", des sciences sociales, humaines ou de la vie qui, paraît-il, ne seraient pas expérimentales ni vérifiables, alors qu'en réalité leurs méthodes sont les mêmes que celles des sciences de l'univers, de la terre et des nombres, et que leurs hypothèses ne sont pas plus audacieuses que celles des astrophysiciens dont les fameuses "énergie noire" et "matière noire" sont, à ce jour, comme Dieu : invisibles, indétectables, impossibles à mesurer, expliquant tout ce que nous ne comprenons pas, omniprésentes et sous-tendant toute l'architecture de l'Univers.

On sait moins que cette fallacieuse distinction entre "sound science" et "junk science" est née dans les années 1950 parmi les communicants du grand tabatier "Marlboro" en butte aux critiques des chercheurs : les "sound studies" (études "dures", ou "exactes") seraient celles qui démontrent l'innocuité du tabac, les "junk studies" (études "molles" ou "inexactes") celles qui en démontrent la nocivité.

Cette stratégie s'est répandue comme une traînée de poudre chez tous les grands industriels. Le résultat a été que la science elle-même est contestée, surtout lorsqu'elle ose aborder les fondamentaux (lois physiques, chimiques et biologiques) et sortir des sentiers battus des applications pratiques… Lisez à ce sujet Naomi Oreskes, de l'Université d'Harvard, dans son livre "Les marchands de doute" (Pommier) : en réalité, il n'y a ni "sciences exactes", ni "sciences inexactes" car toute démarche scientifique est tressée de doutes, d'hypothèses et de vérifications : quel que soit notre champ de recherches, on est dans cette démarche scientifique ou bien on ne l'est pas

---> Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (François Rabelais) et conscience sans science n'est qu'ignorance et superstition (Mer Nature) :

La science n'a pas pour rôle de fournir une morale. Elle ne fournit que des explications, des connaissances, une méthode et des outils. C'est à chaque citoyen de décider comment il va s'en servir… ou non. Mais au moins, grâce aux connaissances, il a le choix. En retour, les convictions, croyances et traditions peuvent fournir une morale, mais ne sauraient se substituer à la connaissance.

C'est aussi différent qu'une partition de musique et un traité de mécanique. La partition crée des émotions, un partage, mais ne saurait permettre de réparer un appareil ; le traité de mécanique permet de comprendre et de réparer l'appareil, mais ne saurait créer des émotions. Mélanger les deux domaines peut être fertile : lorsque science et art dialoguent, naît la science-fiction, la légende urbaine, la littérature moderne, l'illustration scientifique. À condition que le mélange ne se mue pas en confusion et en substitution de l'un à l'autre, en substitution de la fiction à la science ou de la connaissance à la liberté de penser.

Confusions et substitutions ne peuvent mener qu'à des déboires, des pertes de libertés et des abus. Le principe qui permet de les éviter, et qui garantit la liberté de conscience, de doute, d'apprentissage et de recherche, s'appelle la laïcité. Ce n'est ni une conviction parmi d'autres, ni un principe purement juridique, mais un fondement de la citoyenneté, des droits humains.

L'éthique ne saurait être étrangère au chercheur, de même que la liberté de conscience, de doute et de recherche ne saurait être étrangère à celui qui se préoccupe d'éthique. À travers ses activités, Mer Nature aborde en toute simplicité ces importantes passerelles entre science et citoyenneté, en permettant aux participants d'en découvrir eux-mêmes les enjeux.

---> La science comme preuve de la légitimité des droits humains.

Basés sur la connaissance des besoins humains (pyramide d'Abraham Maslow) et sur la laïcité (qui permet de ne plus mélanger les convictions basées sur la culture et les mythologies, des connaissances basées sur l’observation, l’expérimentation et la réalisation), nos principes éthiques visent à construire avec nos publics une "éco-citoyenneté". Dans cette expression, il y a "éco", du grec oikos, la maison, notre maison commune, notre territoire, notre planète... et il y a "citoyenneté" (et non pas "soumission", "servage" ou "esclavage") et c'est en profitant du privilège, difficilement obtenu, d'être citoyens, que nous surmonterons les défis de la transition.

Les outils pédagogiques libres de droits quenous n'avons cessé de créer durant nos décennies d'activité sont un contrepoint scientifiquement argumenté, par les lois de la physique, de la chimie et de la biologie (les seules qui soient inéluctables), aux innombrables formes d'ignorance, de préjugés d'origine médiévale ou antique, voire préhistorique qui gisent en nous, aux confusions tous azimuts qui continuentà nous aliéner en profitant de la profusion de communications et de technologies, et qui nous jettent dans une fuite en avant de surconsommation, de gaspillages et de tentatives têtues de perpétuer les anciens modèles, au risque d'aborder le futur sans préparation, sans anticipation, tentés par l'intolérance et la violence.

Par l'agir ensemble, le dialogue, la découverte et la réflexion, ces activités permettent aux publics de comprendre la démarche d'investigation des chercheurs, la méthode expérimentale, les progrès de la médecine, des sciences de la terre et de la vie, des techniques, et l'adossement scientifique de la notion de "droits et devoirs", de celle de citoyen.

Ainsi, en pratiquant eux-mêmes cette démarche, ils apprennent à faire la différence entre la science et la démarche de création artistique ou culturelle qui fait aussi partie du patrimoine commun de tous, mais qui elle, n'a de compte à rendre qu'à l'imagination, pouvant produire des émotions ou une morale, mais non des connaissances vérifiables.

---> Au "menu" ou "à la carte" ?

Au "menu" comme "à la carte", nos prestations, par respect des bénéficiaires, ne sont pas "consommables toutes prêtes" mais "cuisinables ensemble", selon un projet préalablement élaboré avec vous et selon vos moyens financiers (puisque nous n'avons plus de subventions).

Les trois dispositifs "Calypso" côté mer, "Biodiv" côté nature, et "Citoyens" côté ville ont en commun d'offrir une vision globale des réalités d'un territoire, du plus modeste (votre jardin?) au plus vaste (la planète?) par une approche systémique, par une démarche d'investigation, par le dialogue et l'implication de tous. Voyez l'onglet Prestations.

Dans les trois domaines, notre démarche pédagogique est en quête (enquête) de réalités. Adaptée aux publics, ludique, participative et/ou d'investigation (reportage, recherche, enquête), notre démarche sépare bien la méthode scientifique, de la méthode artistique, et s'inspire de la maxime : "Si j'entends, j'oublierai ; si je vois, je retiendrai ; si j'agis, je comprendrai !"

Pour "Citoyens" nous utilisons, entre autres outils, le cahier et les outils « Cap sur la citoyenneté ». Ce programme vise, sous l'égide de la "Réserve citoyenne", à faire découvrir au public les trésors de notre sol et sous-sol : archéologique, biologique, géologique, horticole ou paléontologique, ce patrimoine d'une grande diversité qui crée des liens avec nos racines et du lien social entre les participants, pour développer le "savoir-vivre ensemble" sur le même sol et sortir de la "ghettoïsation", du communautarisme, du sang. Nous avons pour cela travaillé avec la Réserve citoyenne, la Direction départementale de la Cohésion sociale et le Sevice civique. À présent, nous passons le relais à nos partenaires et aux personnes et organismes qui le souhaitent.

À Mer Nature, nous n'avons pas attendu les radicalisations, les séparatismes et les attentats pour apporter des réponses scientifiques claires, argumentées, vérifiables et sans tabous comme en médecine, à toutes ces questions qui restent souvent sans réponses et suscitent la gêne, concernant la vie, la maladie, la mort, la sexualité, la société, les cultures, les langues, les croyances, leur histoire, la citoyenneté, les libertés, la laïcité, le respect, l'économie, la politique... Cela fait des années que nous avons développé des outils comme le livret "Cap sur la citoyenneté" pour lutter contre les ignorances de base, qui ne devraient pas exister, mais existent pourtant, non seulement chez les jeunes mais aussi chez les adultes, électeurs, élus, décideurs, transmetteurs inclus. L'intégration ne peut pas s'effectuer dans l'ignorance et l'exclusion. Elle passe par la double connaissance de ses racines et de son lieu de vie. L'un de va pas sans l'autre: on ne peut pas s'intéresser aux Gaulois, à la culture française, aux Alpes et à la ville où l'on vit, si on est ignorant des Berbères et des anciens Arabes (y compris ceux de l'Arabie préislamique), des montagnes de l'Atlas et des terroirs où sont enterrés ses ancêtres.

Si on n'a pas de racines, on ne peut s'enraciner nulle part. Si l'on est à moitié illettré aussi bien en arabe qu'en français, si l'on ignore même les points les plus élémentaires de la religion de nos ancêtres et de celle de nos voisins, si notre horizon se limite à une cité-dortoir construite en "clapier à lapins", non-entretenue et contrastant avec les quartiers plus favorisés du bord de mer, on est manipulable par le premier beau parleur qui fait un peu attention à soi.

C'est pourquoi nous sommes quelques-uns à développer, sous l'égide de la "Réserve citoyenne", nos outils de "raccrochage culturel" pour ceux qui ont "décroché" de tout et qui peuvent être "accrochés" par n'importe qui. Tant qu'ils ne l'ont pas vue à l'oeuvre, tant qu'ils n'en ont pas constaté les résultats, les publics et les collectivités locales ne comprennent pas toujours cette démarche car, inconsciemment imprégnés par la xénophobie ambiante, la "peur de la différence", ils ont tendance à comprendre les choses à l'envers. C'est-à-dire, en France du moins, à ignorer l'extraordinaire "soif de racines" de la jeunesse et même des adultes issus de l'immigration, à craindre qu'elle ne favorise le communautarisme, et à croire que l'intégration passe par l'arrachement de ces racines et leur remplacement par la seule connaissance du lieu de vie présent. Alors que c'est précisément cette manière bien française d'enseigner à des jeunes d'origine tropicale que leurs ancêtres sont des Gaulois, qui contribue à leur désintérêt et leur "décrochage".

La "soif de racines" est ce désir, manifeste ou non mais qui se réveille dès qu'on aborde le sujet, de sortir des ignorances concernant les territoires, les institutions, les droits, les devoirs, les diversités, les liens, les alternatives, les ressources et les technologies, sans lesquelles un citoyen ne peut pas se situer sur l'échiquier de sa vie ni faire des choix lucides. En lien avec l'éducation au développement durable, notre approche ne cloisonne pas l'éco- (réalités environnementales, éco-pratiques) du –citoyen (réalités sociales, institutionnelles, humaines, droits et devoirs), afin d'arriver à un "comportement éco-responsable", en relation avec la maîtrise de l'énergie, la gestion de l'eau et des déchets, pour déboucher sur des engagements ("éco-attitudes").

En milieu scolaire, selon la circulaire n° 2004-110 du 15 juillet 2004, nous avons travaillé durant des années avec Pascal Chatard, chargé de mission de la DSDEN-83 et coordonnateur du Centre Pilote "La main à la pâte"-83 à l'Inspection académique de Nice-Var. Localement, en partant d'un état des lieux de chaque établissement et de l'âge des participants, nous repérons les paramètres sur lesquels on peut agir pour encourager l'émergence des éco-citoyens : l'alimentation de la nature à l'assiette ; l'eau de la nature au robinet et de la maison à la mer ; les déchets ; l'énergie ; l'environnement (naturel, naturel transformé par l'Homme, ou artificiel) ; la biodiversité ; la diversité humaine ; les droits et les devoirs du citoyen libre et responsable ; les solidarités ; la civilité ; le civisme.

Pour assurer nos prestations, nous suivons ces quelques règles :

RÈGLE des 3 "A" des supports d'information : Adaptabilité, Accessibilité, Attractivité -- Mots-clé : joli, précis

RÈGLE des 3 "F" des ateliers et programmes d'activité : Faisabilité, Facilité, Fiabilité -- Mots-clé : adaptable, mémorable

RÈGLE des 3 "S" du salarié : Savoir, Sociabilité, Sécurité -- Mots-clé : vif, attentif

RÈGLE des 4 "PS" des prestations: Produit spécifique, Prix spécifique, Public spécifique, Publicité spécifique -- Mots-clé : sur mesure, sans bavure

Les 3 "A" de Mer Nature :

-- Adossement scientifique à des partenaires reconnus, médiation scientifique et culturelle accessible à tous publics et travail d'information auprès des responsables et des décideurs ;

-- Approche adaptée à chaque étape du développement de l'être humain : sensorielle pour l'âge de la découverte et de l'émerveillement, ludique pour celui de la sensibilisation et de la familiarisation, logique pour celui de l'investigation et de l'organisation, pratique pour celui de l'engagement et des projets d'action ;

-- Approche généraliste globale, interdisciplinaire et interactive, ne cloisonnant pas l'environnement, l'économie et le patrimoine culturel.

-- Mots-clé : du sens, de la culture, de l'humour.

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